À l’automne 2020, trois candidatures ont été retenues pour la 2e édition de l’Incubateur en commissariat. Maryse Arseneault (Moncton), Marie-Pier Malouin (Vancouver) et Carolina Reis (Toronto) ont profité des rencontres en ligne pour explorer différents aspects du commissariat d’exposition. Sous le mentorat de Véronique Leblanc, elles ont élaboré des projets inédits avec des artistes issu-e-s de ces communautés. 

Bénéficiant de deux semaines de réflexion et de création, les trois commissaires émergentes ont eu l’occasion de faire avancer leurs projets. Les participantes ont profité de séances de recherche, d’échanges collectifs et de rencontres avec le milieu artistique et avec des commissaires chevronné-e-s. Tout au long de l’incubateur et au fil des sujets abordés, elles ont bénéficié des perspectives des commissaires invitées Eunice Bélidor, Cheyanne Turions et de l’artiste-commissaire Caroline Boileau. En raison du contexte d’incertitude engendré par la pandémie de la Covid-19 en 2020, le choix du lieu de la 2e édition de l’incubateur avait été remis en mai.

À propos des participantes

Maryse Arseneault aime le vent dans les feuilles, la petite glace cassante et les chants marins.  Elle détient son diplôme de maîtrise de l’Université Concordia (MFA Studio Arts 2015), et continue de travailler en création multidisciplinaire à partir de Montréal.  Acadienne de Moncton, Arseneault présente son travail dans un contexte professionnel depuis 2005, notamment dans le réseau des centres d’artistes autogérés avec la Galerie Sans Nom, Eastern Edge et la Galerie du Nouvel Ontario. Depuis 2018 elle entreprend quelques projets collaboratifs, dont un premier essai en commissariat, Saynètes dans la picture window : peintures et dessins de Guy Arsenault, présenté à la galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen de l’Université de Moncton, et une recherche en création chorégraphique financée par le Conseil des arts du Canada. Ancrée dans une pensée écoféministe, Arseneault poursuit ses interventions artistiques en tant qu’investigations néomatérialistes sur l’aliénation dans le contexte de l’Anthropocène. Elle est présentement chargée de cours en arts médiatiques à l’Université de Moncton.

Originaire de Montréal, Marie-Pier Malouin est une artiste visuelle, installée depuis plusieurs années à Vancouver. Elle a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia ainsi qu’une mineure en anthropologie de l’Université de Montréal. L’artiste a complété une maîtrise en art et science au Central Saint Martins College of Art and Design. Elle s’intéresse à la langue et ses influences sur notre perception du monde, ainsi qu’à la perméabilité des frontières sémantiques en contraste avec les systèmes taxonomiques impliqués dans l’organisation de la connaissance. Depuis son arrivée en Colombie-Britannique, elle s’est impliquée auprès de la communauté artistique francophone au sein du Centre culturel francophone de Vancouver et du Collectif des artistes visuels de Colombie-Britannique (Collectif CB). En 2018, elle intègre le conseil d’administration du Collectif CB à titre de trésorière et depuis, elle participe à l’élaboration de la programmation. Elle a entre autres participé à l’organisation des expositions Galerie Nomade 1.0 (2018) et Je voudrais pas crever, Hommage à Boris Vian (2020).

Carolina Reis est artiste et co-directrice au Labo, centre d’arts médiatiques francophones de Toronto. Elle détient un baccalauréat en design graphique et un baccalauréat en gestion et design de la mode de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), où elle a également travaillé comme assistante-professeure. Boursière de la Fondation de la Mode de Montréal, elle poursuit ses études en Europe et obtient une maîtrise en design conceptuel à la Design Academy Eindhoven aux Pays-Bas. Elle a présenté son travail dans de nombreux événements et expositions à Montréal, en Belgique, aux Pays-Bas, au Portugal, en Allemagne, en France et à Toronto. Forte d’une expérience multidisciplinaire et intéressée par les technologies, elle joint l’équipe du Labo en 2012, à Toronto. Elle y découvre une communauté francophone dynamique et diversifiée dont elle est fière de faire partie afin de contribuer au rayonnement de l’éducation, de la culture et des artistes. En 2018, Carolina a présenté son premier projet en commissariat intitulé La 3e langue/The Third Tongue, qui aborde des tierces espaces de langue, d’identité et d’expression.

À propos de la commissaire mentore

Véronique Leblanc est commissaire indépendante, auteure et chargée de cours en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. Parmi ses plus récentes expositions, on retrouve : Les histoires nécessaires (Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen et Musée acadien de l’Université de Moncton, 2019), Chto Delat ? Pratiques performatives de notre temps (Vox, 2018), Richard Ibghy & Marilou Lemmens. La vie mise au travail (Galerie Leonard & Bina Ellen, Montréal, 2016), Polyphonies (Optica, Montréal, 2015) et faire avec (AdMare, Îles-de-la-Madeleine, 2013). Diplômée de la maîtrise en études des arts de l’UQAM (2009), elle envisage les projets d’exposition qu’elle initie et les aventures pédagogiques dans lesquelles elle s’implique comme des occasions d’apprentissage partagées. Ses recherches portent actuellement sur l’imaginaire du commun en art actuel à travers un ensemble de pratiques artistiques qui combinent des approches collaboratives et performatives avec des stratégies documentaires.

Balado : un entretien avec Véronique Leblanc, commissaire mentore, au sujet de la 2e édition de l’incubateur

En 2020, à l’occasion de la 2e édition de l’Incubateur, un balado a été réalisé par Véronique Leblanc, avec la collaboration de Anne Bertrand, responsable des communications. On y entend les voix de Maryse Arseneault, Marie-Pier Malouin et Carolina Reis, commissaires émergentes de l’Incubateur en commissariat en 2020, ainsi que des extraits sonores des oeuvres vidéo, Bald, de Xavier Gould Chiquita Mére et HELLOS de Linda Rae Dornan, toutes deux présentées dans l’exposition Walking the Periphery | la bouche pleine de terre commissariée par Maryse Arseneault et présentée au centre Axe, à Sussex au Nouveau-Brunswick. Merci à Andrew Harder pour la mastérisation.

Écoutez le balado :